Notre tour de France débute sous une météo menaçante…
Nesquick arrive à bon port dans sa nouvelle maison, les dates sont arrêtées pour visiter famille et amis mais la faisabilité technique de nos cadeaux de Noël (saut en parachute pour Cécile et vol en montgolfière pour Benjamin) est plus qu’incertaine…
Merveilles normandes
Alençon, chef lieu de l’Orne, est la charmante petite ville où Benjamin a grandi. Nous y découvrons ensemble le Musée de la dentelle et restons époustouflés par les merveilles exposées. Puis nous partons sur les petites routes de campagne de basse Normandie pour un tour des incontournables de la région : Saint-Céneri le-Gérei, un des plus jolis villages de France, la Forêt d’Ecouves, le Château de Carrouges, magnifique château médiéval meublé, le Haras du Pin et ses superbes Percherons.
The D-Day !!!
Trois jours plus tard, nous prenons la route de l’aéroport du Havre pour le fameux saut en parachute en dessus des falaises d’Etretat. Je n’en mène pas large…depuis quelques nuits, j’ai le sommeil légèrement perturbé…
Après une rapide formation au sol, le minuscule avion décolle et, 15 mn plus tard, à 3000 mètres d’altitude, c’est le moment de s’approcher de la porte grande ouverte sur le vide… Les pieds ballants en dehors de l’avion, je me dis que c’est impossible, que je ne peux pas être sur le point de faire une chose pareille. Et puis Pierre, le pilote tandem auquel je suis arrimée, donne l’impulsion qui nous éjecte de l’avion…
La sensation est très loin de tout ce que j’avais pu imaginer, pas de saut de coeur, pas de vertige, pas d’impression de vitesse, pas d’oppression, pas de froid, pas d’accident urinaire ou digestif, pas d’affolement, pas du tout de peur de mourir au contraire… une infinie sérénité, 1500 mètres de chute libre au dessus des nuages cotonneux et sans cesse dans ma tête un « c’est incroyable, c’est incroyable, c’est incroyable ! » qui résonne. Etrangement, la scène finale du Grand bleu s’impose. Bizarre que le film iconique de mon adolescence (que je n’aimais pourtant pas du tout) ressurgisse comme ça : je n’avais sans doute jamais ressenti autre part cette sorte d’apnée fatale, hypnotique et apaisante, ce calme et cet infiniment paisible qui questionnent la disparition, très présente pour moi fin 2010 au moment où nous nous sommes offerts nos cadeaux avec Benjamin.
Les nuages traversés, le parachute déployé nous promène lentement au dessus des différentes teintes de bleu de la mer, c’est la partie plus tranquille du trip. Pierre me pointe du doigt et me commente tous les repères du paysage. L’atterrissage se fait tout en douceur. Je déborde d’émotion, je cours rejoindre les bras de Benjamin.
On prend la route pour la mer, vers Omaha Beach et les plages du débarquement. C’est une autre émotion, plus distanciée, une mise en perspective qui permet aussi de relativiser mon petit évènement personnel du jour. Je pense aux para qui ont sauté là, en pleine guerre, cet héroïsme là me laisse sans voix…
On the road again
Sur la route du retour à Alençon, nous nous arrêtons diner à Caen pour saluer des amis de Benjamin et leur petit garçon de 8 mois. Le lendemain, nous partons pour la Touraine par de toutes petites routes de campagne du Perche absolument désertes et charmantes. On fait une halte dans le village très bobos parisiens de La Perrière où l’on rencontre une famille de chatons et leurs biens curieux propriétaires qui nous tapent la discute un bon moment.
A Bellême, la belle médiévale, c’est jour de marché. On casse la croute sous l’église à base de charcuterie et de fromages de chèvre locaux. Un délice !
Lorsque nous arrivons à Vernou, chez ma grande tante Simone et mon grand oncle Paul, il est déjà bientôt l’heure de rejoindre Chaumont-sur-Loire pour le vol en montgolfière prévu au dessus de la Loire.
A nouveau dans le ciel
Le vol en ballon est lui aussi plein de surprises. C’est tout à la fois sportif durant le décollage et l’atterrissage, flippant à cause de la flamme et des effets de surprise de notre aéronaute en chef, Richard, qui passe de 500 mètres d’altitude au dessus des champs à 0 lorsqu’il survole de quelques centimètres la Loire et qu’un mur d’arbres sur la rive nous fait face ! On retient notre souffle, tout le monde semble penser que notre ballon ne va pas réussir à reprendre autant d’altitude si vite… et puis, à la dernière seconde, nous remontons de 50 mètres et survolons la canopée dans un silence sublime…
Le ciel prend des couleurs rosées, les biches courent vers les bois, le damage des parcelles agricoles dessine des tableaux aux couleurs douces sous la lumière du couchant tandis que le château de Chaumont domine majestueusement l’horizon… Le petit équipage clôture le vol par une coupe de champagne en plein champs ! Joyeux Noël en Juillet !
[itineraire_plot_stw zoom=6 center=Belleme]Alencon;Saint-Céneri;Foret d Ecouves;Chateau de Carrouges;Harras du Pin;Le Havre;Omaha beach;Caen;Belleme;Vernou;Chaumont sur Loire;Blois;Tours;Le Mans[/itineraire_plot_stw]
De :
Oh Cécile, tu me comble de bonheur, tu sais que j’aime te lire et voir tes photographies, tu m’avais fais vibrer au rythme de tes derniers périples , et là je sens que je vais être gâtée au-delà du possible ! Mille mercis pour ce partage !
Tu as une plume de plus en plus vivante ! Bisous à tout les deux les amours !
De :
Merci ma belle, tu me fais rougir !
De :
La coupe de champagne dans les champs La coupe de champagne sur les champs :).
Un récit particulièrement bien écrit qui donne le ton pour la suite du récit du voyage.
Bonnes aventures.
De :
Merci, merci, c’est trop…