Des hauts plateaux à la côte est, un long voyage en train de 12 heures.
L’arrivée sur Fianarantsoa, seconde ville du pays et capitale du Betsileo, se fait en traversant des paysages de montagnes et de rizières particulièrement beaux. A l’approche de la ville, les campagnes se remplissent de fours à briques traditionnels chauffés aux bois. Fiana s’étend sur plusieurs collines parsemées de nombreuses églises et missions religieuses.
Nous y séjournons dans un joli hôtel de la ville basse juste à côté d’un restau dans lequel nous dînons de plats de chauve-souris et de crocodile ! La chauve-souris est servie avec ses ailes noires (que l’on suce !). C’est bon, ça a un peu la texture du lapin et un goût de volaille. Le crocodile est une chair blanche entre le poisson, le calamar et le poulet.
La ville haute offre une belle balade dans un petit quartier tout en pente parsemé de bâtisses en briques très cosy. On se sent plutôt bien à Fiana en attendant le train.
Le train… Il est vieux, brinquebalant et très très lent. 12 heures de voyage pour seulement 170 km sur un dénivelée de 1 200 mètres traversant montagnes, tunnels, forêts tropicales humides, rizières, cascades, fleuves, ponts et terminant sa route face à l’océan indien.
Si les paysages sont très beaux, ce sont surtout les 17 villages-gares traversés qui sont les plus émouvants. Nous pensions que les hautes terres étaient plus riches que le sud du pays, mais parmi ces villages isolés de montagnes, le dénuement des habitants est extrême. Les enfants, souvent en haillons, réclament aux vazas des bonbons, des stylos mais aussi du savon et des bouteilles vides… On se sent terriblement privilégié et impuissant. On a envie d’aider sans trop savoir comment. On repense à faire du bénévolat mais sur quelques jours, ça n’a pas vraiment de sens. Alors on décide que lorsqu’on sera à Antsirabe, on ira rencontrer une association dont on a entendu parler et on tâchera de lui faire un don.
La nuit approchant, nous arrivons à Manakara, capitale du pays Antaimoro. Alors que nous ne rêvons que d’une douche et d’une nuit de repos, nous passons quasiment une nuit blanche dans une chambre affreuse (cf. la Loose 3). Heureusement, on déménage le lendemain pour un hôtel tenu par une famille chinoise où l’on dine dans leur salle à manger remplie de souvenirs et de photos de famille.
La centre ville ne ressemble pas à grand chose (un grand marché mixé à une gare routière) mais la partie balnéaire, vestige de la période coloniale, est paisible.
Au hasard d’une rencontre avec un guide-chauffeur qui attend ses clients, on organise une journée en pirogue sur le canal des Pangalanes avec Nathalie et Elios. Nathalie est psy à Rambouillet, Elios, son fils adoptif visite pour la première fois son pays d’origine. Il a 15 ans, il est originaire d’une ethnie du sud de Madagascar dont la tradition est d’abandonner les jumeaux à leur naissance (il paraît qu’avant, ils les tuaient). On a du mal à comprendre… On est triste pour Elios qui est très remué par tout ça.
On passe tout de même une chouette journée avec Dieu Doné (si, si !) le guide pour le canal. La navigation en pirogue est impressionnante au début parce qu’on est au raz de l’eau et que ça tangue beaucoup mais on s’y fait. Dieu Doné nous amène dans un village de pêcheurs de requins, de crevettes et de crabes. Encore un village extrêmement pauvre dans lequel vivent 600 personnes dont 350 enfants. Plus tard dans la journée, on traverse une forêt naturelle de niaouli et sa distillerie artisanale attenante, on voit à quoi ressemble la citronnelle, le manioc, les badamiers, les plantes carnivores et les arbres à litchies.
Le lendemain, on reprend le train pour Fiana avant la prochaine étape Ambositra, une ville de montagne depuis laquelle on peut organiser des petits treks vers des villages isolés.
[itineraire_plot_stw zoom=6 center=Fianarantsoa]Fianarantsoa;Manakara[/itineraire_plot_stw]
De :
Belles photos, texte émouvant , on s’y croirait.
Bon courage
De :
Tout le diaporama est magnifique !
De :
Merci, ça nous fait vraiment plaisir !
Ce périple nous a beaucoup ému, nous avons pu découvrir une nouvelle facette de Madagascar.
De :
Coucou Cécile,
Magnifiques photos, on voyage avec vous.
Bises
De :
Merci Karine !