Notre loose avec les excursions d’une journée se confirme…
La fin de la Bolivie n’est pas spécialement relaxante. La quête pour faire revivre l’appareil photo s’est avérée infructueuse. Nous en ressortons un peu dépités et Cécile a le moral dans les chaussettes.
Pour fuir Santa Cruz et retrouver la nature, nous partons vers Samaipata, non loin du village où Ernesto « Che » Guevara s’est fait assassiner en 1967. Notre objectif, le Parc national Amboro et les condors. J’ai depuis quelques temps contacté une agence sur place pour que nous ne perdions pas de temps en arrivant. Elle est recommandée par le Lonely Planet et les mails échangés sont plutôt de bonne augure.
Nous rendons visite à l’agence pour finaliser les derniers détails. Nous apprenons que, pour cause de saison, il n’y a plus d’oiseaux dans cette partie du Parc. Ils se sont tous barrés il y a 2 semaines pour des jours meilleurs. En plus, pour voir les condors, un grand ciel bleu est nécessaire. Après vérification avec nos yeux, nous avons un grand ciel… plein de nuages. Tout se profile parfaitement… comme nous ne l’avions pas prévu ! Nous sommes depuis plus d’un mois en Bolivie et nous avons pratiquement toujours eu un temps magnifique sauf à Samaipata, loose ?! Après quelques tergiversations, nous décidons de partir quand même en day-trip pour voir des fougères géantes dans le Parc. Je sais, ça fait rêver ! Pour réduire le coût, nous nous greffons à un groupe déjà existant. Nous serons donc en balade avec une famille d’australiens.
Nous partons dans un magnifique taxi privatisé qui normalement effectue le trajet Samaipata – Santa Cruz. Une fois sur la piste, la taxi n’est pas trop à son aise. Il a plu la veille et le sol est gorgé d’eau. Par deux fois, il faut pousser la voiture pour qu’elle avance. Sympa !
Une fois arrivés, nous découvrons qu’il y a 4 ponchos pour 6 personnes. Heureusement, Cécile & moi avons prévu le coup et avons nos vêtements de pluie. La famille d’Australiens est venue un peu les mains dans les poches. Il ne pleut pas trop pour le moment mais le ciel est devenu menaçant, nous laissons donc les ponchos aux australiens.
Une fois dans la forêt, nous commençons à découvrir le bonheur de la gadoue, la gadoue, la gadoue. En plus, il commence à pleuvoir sec. Tant que nous sommes dans la forêt, c’est supportable mais le guide a la bonne idée de nous emmener au « sommet » du Parc. Nous sommes alors complètement à découvert, battus par la pluie et le vent pour voir… rien puisque nous sommes dans les nuages. Mon sac à dos, avec mon appareil photo dedans, commence à prendre l’eau malgré sa house anti-pluie. Double loose appareil photo en vue ?!
Le guide passe alors en mode « je trace sans trop me soucier des deux français ». Il s’arrête brièvement pour nous attendre mais repart aussitôt dès qu’il nous voit. En fait, je suppose qu’il est trempé et qu’il commence à avoir froid donc il veut rentrer le plus vite possible. Le souci, c’est qu’il ne dit rien, ne parle plus. Nous ne savons pas où nous sommes, s’il est possible de raccourcir le trajet, etc…
Les conditions pour marcher se dégradent sérieusement puisque nous sommes tout le temps les pieds dans la boue. Le seul paysage que nous voyons sont nos chaussures afin de ne pas glisser. Après 4 heures de marche, nous arrivons à la voiture, trempés, fatigués et bien boueux, mais contents d’en avoir fini avec cette marche nullissime.
Enfin il faut encore rentrer. Avec les précipitations abondantes, la route est encore plus détrempée qu’à l’aller. La voiture part un peu dans tous les sens, il faut encore pousser pour qu’elle grimpe la première côte. Dans les descentes, le chauffeur ne contrôle pas grand chose. Nous ne sommes pas super rassurés. Une nouvelle montée met fin à notre escapade. La voiture n’arrive pas à grimper. Il faudrait un 4×4, les locaux se moquent car pour eux, il est évident qu’il faut venir avec une voiture adaptée et non un taxi.
De notre coté, nous sommes à plus de deux heures de marche de la ville et la nuit n’est pas très loin. Nous avons hésité à partir en excursion, nous aurions dû écouter notre instinct ! La famille australienne, très complaisante à notre goût jusqu’à maintenant, commence à perdre patience et à presque se plaindre !
Finalement le guide appelle l’agence pour qu’elle envoie un 4×4. Après une heure d’attente, nous montons dans une vieille jeep avec un chauffeur bien marrant et bavard. Il nous explique tout et nous prévient quand ça risque de chahuter. Il est clair qu’il sait ce qu’il fait. Deux ou trois fois, la voiture se retrouve à descendre la pente de travers, comme un crabe. C’est assez impressionnant, mais notre chauffeur contrôle sans souci. Il est évident que le taxi ne pouvait pas passer sans casse. Dans un sens, c’est une chance qu’il soit resté coincé en bas de la pente.
Après 45 minutes de danse sur boue, nous arrivons à bon port, contents de pouvoir nous ruer sous la douche chaude !
De :
waoouh, tu racontes tellement bien que je vivais votre périple et que forcèment : j’ai un air qui ne me lache plus :
« Il fait un temps abominable
Heureusement tu as ton imperméable
Mais ça n’empêche pas la gadoue
La gadoue, la gadoue, la gadoue
Hou la gadoue, la gadoue
Il fallait venir jusqu’ici
Pour jouer les amoureux transis
Et patauger dans la gadoue
La gadoue, la gadoue, la gadoue
Hou la gadoue, la gadoue »
Bon courage pour la suite ! De gros bisous !
De :
Benjamin n’arrêtait pas de la chanter cette chanson !
La suite, ce sera aussi une loose… ferroviaire cette fois…
Bises (du Brésil)
De :
Ça c’est l’aventure!!!
De :
Salut les mochilleros!
Hmmm votre petit épisode loose n’est pas sans nous rappeler quelque chose. Quand ce mauvais temps s’est abattu sur la Bolivie on était dans un bus pour faire le trajet La Paz – Rurrenabaque. Plus de 4000 mètres de dénivelé sur une route de terre et sous la pluie… résultat plein de camions en travers et 30 heures dans le bus (oui oui!) au lieu de 20h ; c’était pour vous remonter le moral… Biz depuis le Pérou!
De :
Oui, on a lu votre post, pas de chance cette flotte en pleine saison sèche !
Les australiens avec qui nous étions à Amboro nous ont raconté qu’il y a 10 ans, ils sont descendus à Rurrenabaque via la route de la mort en pleine saison des pluies… ils ont mis 5 jours au lieu des 12 heures annoncées !!!