Mai 08

Nouvelle-Zélande (suite) : l’Ile du Nord… toujours en camping-car !

par dans Nouvelle-Zélande

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La traversée en ferry vers l’ile du Nord nous réserve une surprise de taille… Si la côté découpée est très belle (on dirait des fjords), et c’est déjà une surprise en soi, une fois en pleine mer, nous voyons des dauphins !

Un premier groupe de 3 puis un groupe de 6 ! Ce sont des dauphins propres à la région, plus petits et plus sombres que les dauphins habituels. Ils nagent droit devant nous, perpendiculaire au ferry et passent pile sous nos fenêtres, sous le bateau !

Arrivés à Wellington, la capitale du pays, nous quittons le port pour découvrir la ville qui se développe face à la baie. Sans être immense, c’est tout de même une grande cité comparé à Christchurch ou à Queenstown. Il y a de grands immeubles et de la densité… du coup, nous n’avons pas spécialement envie de nous y attarder.

Nous prenons juste le temps d’aller visiter le musée Te Papa qui a la réputation d’être incontournable. C’est pour nous une grosse déception. Nous nous attendions à découvrir de belles collections ethnographiques mais on le trouve surtout très mal agencé, complètement fouilli, et du coup, pour nous, incompréhensible. Comme son approche est fortement ludique, certaines choses retiennent tout de même notre attention comme leur célèbre poulpe géant extrait des eaux antarctiques en 2007. Mais aussi les émouvants témoignages de la salle dédiée aux vagues migratoires. Nous y apprenons qu’à la fin du XIXe siècle, il suffisait d’être une femme de moins de 40 ans pour se voir offrir un aller simple pour la Nouvelle-Zélande ! Une autre salle présente au sol l’évolution de la couverture forestière du pays depuis l’arrivée des humains… des 80% initiaux, il ne reste plus grand chose, c’est dire la présence des forêts avant.

Nous faisons ensuite route pour un volcan sur la côte ouest. Les agglomérations se succèdent, se touchant presque les unes les autres, la circulation est dense sur la 4 voies… L’ile du Nord étant plus développée et plus urbanisée que l’ile du Sud, les espaces sauvages sont plus rares mais lorsqu’on bifurque de la voie rapide, on retrouve enfin une jolie campagne vallonnée et une forêt du DOC (le Department Of Conservation) où nous passons la nuit.

Au réveil, la forêt nous fait la surprise d’un hérisson, qu’en bons parisiens nous saluons comme la chose la plus extraordinaire du monde ! Un autre animal pointe le bout de son nez derrière de hautes fougères. Excitée à l’idée de voir à l’aube un gibier sauvage, je sors du camping-car à tâtons… et me retrouve nez à nez avec une biquette attachée à une longue corde de la ferme d’à côté !

Nous poursuivons notre route vers le Mt Taranaki, le volcan de l’Egmont National Park, alors que le temps commence à se détériorer. Renseignements pris, des pluies sont prévues sur les 3 prochains jours. Nous décidons de passer la nuit à Stratford, la ville la plus proche, afin de nous donner la chance de l’apercevoir malgré tout le lendemain. En l’absence de DOC, nous nous installons dans un camping à la décoration super kitschouille, une superbe collection de porcelaines aux effigies de la famille royale britannique orne fièrement la réception !

Le lendemain, nous montons au volcan tandis qu’une petite éclaircie éclaire ses 1966 mètres !

Mais le temps ne s’arrange pas. Peu après être remontés dans le camping-car, il se met à pleuvoir… presque sans discontinuer jusqu’au Parc national Tongariro, au centre de l’ile.

C’est dommage car la traversée est-ouest par la « Forgotten world highway » est magnifique. Difficile, car très sinueuse, mais offrant une succession de pâturages, de vallons, de couleurs d’automne, de gorges, de vieux tunnels, de tronçons non goudronnés, de micro-villages et de passages montagneux recouverts des forêts primaires si particulières à la Nouvelle Zélande.

Lorsqu’on arrive sur le haut plateau du centre du pays, là où se trouve une zone volcanique active classée à l’Unesco (la dernière éruption date de 1995), il ne pleut plus mais les nuages sont très bas.

Nous passons la nuit dans le Parc national, à 1158 mètres d’altitude, au pied des Mt Ruapehu (2 797 m), Ngauruhoe (2 291 m) et Tongariro (1 978 m)… sans en voir aucun ! A défaut, on guette les petits cris des kiwis, puisque nous sommes dans une forêt où, parait-il, ils sortent la nuit pour manger.

La nuit est froide. Pour se réchauffer, on se remémore la scène du Seigneur des Anneaux tournée ici : celle du Mont Doom, lorsque le héros va jeter l’anneau dans le feu du volcan pour le détruire.

On sait déjà que le temps ne va pas s’arranger durant plusieurs jours. On renonce donc à la rando de 8 heures qui traverse le Parc (le sentier est fermé à cause des vents forts aux sommets) et au scenic flight (les vols touristiques en Cessna sont très répandus en NZ).

Le lendemain, après un nouvel épisode spécial camping-car que Benjamin vous racontera, nous faisons route au nord pour la zone d’activités géothermiques de Taupo / Rotorua. C’est une région maorie importante. A l’opposé des aborigènes en Australie, ils semblent complètement intégrés ici.

Les arcs-en-ciel se succèdent alors que nous longeons le Lac Taupo (le plus grand lac du pays), un ancien cratère de supervolcan effondré. Nous sommes dans l’une des zones volcaniques actives les plus importantes au monde (formée il y a 150 000 ans, elle s’étend sur 250 km de long ; il y a 1 800 ans une colossale explosion a projetée des cendres vues jusque dans les ciels romains et chinois).

Passé Tapo, la terre fume de partout ! Les vapeurs d’eau jaillissent aux milieux des pâturages et des vaches. C’est surprenant ! Ce soir là, nous passons la nuit au bord d’un lac.

Au petit matin, nous sommes les premiers sur le site de Wai-O-Tapu qui attire beaucoup de monde. L’odeur de soufre est tenace. Les cratères, les piscines d’eau chaudes, les fumerolles, les geysers, les rivières et boues bouillantes dessinent une palette de couleurs impressionnante (jaune pour le soufre, orange pour l’antimoine, blanc pour le silice, vert pour l’arsenic, rouge-brun pour l’oxyde de fer, noir pour le carbone et violet pour le manganèse).

Après la visite, il nous faut retraverser l’ile d’ouest en est. La route de campagne est à nouveau très belle. Et puis, le soleil revient !

Il fait grand beau lorsque nous arrivons aux Waitomo caves, des grottes célèbres pour héberger des vers luisants et des restes de moas (un des plus gros oiseau ayant jamais existé, une sorte d’autruche de plus de 3 mètres de haut, disparue depuis le XIXe siècle, comme à Madagascar qui abritait aussi un oiseau géant).

Nous poursuivons notre thématique ornithologique (si chère à Benjamin) par la visite de la Kiwi House d’Otorohanga. Comme les kiwis sont nocturnes, nous les voyons dans un environnement qui restitue une nuit artificielle (pas de photos donc). Ils ont une façon très rigolote de se déplacer, très rapide, très absorbée par leur quête de nourriture. La réserve s’occupe aussi de beaucoup d’autres espèces et Benjamin s’en donne à cœur joie. Il y a là des oiseaux que l’on a beaucoup vu dans la nature, comme les échassiers sombres au poitrail bleu violet et au bec rouge vif et les fantails, ces petits oiseaux rigolos qui volent par petits mouvements saccadés et qui aiment à suivre les hommes.

Nous décidons de remonter sur Auckland en retardant au maximum la traversée des zones urbaines. Nous empruntons donc la route de Waikato, parallèle à l’autoroute, et, oh surprise, elle est très rurale jusqu’à la banlieue de la ville la plus peuplée de Nouvelle-Zélande. Nous dormons même dans un endroit qui regorge d’hot pool.

Arrivés à Auckland, en plus de la joie de retrouver une chambre, nous découvrons que celle-ci a une super vue sur la Sky tower, l’emblème de la ville ! Nous apprenons que la seule ville au monde à cheval sur deux mers (le Pacifique et la mer de Tasman), a été créée en 1841 sur un site maori… et construite sur 48 anciens volcans éteints ! Ses 245 jours d’ensoleillement annuel expliquent peut-être que ses habitants passent outre les risques volcaniques (une éruption majeure est attendue dans les 50 prochaines années). Elle est toute en collines, en vues sur la mer et en ports. Son centre fait un peu penser à Melbourne, tandis que ses quartier résidentiels, comme le très cossu Parnell, évoquent Sydney.

Au Musée d’Auckland (construit sur un ancien volcan !), nous découvrons de très belles collections d’art et d’artisanat maories ainsi que les tableaux de Charles Goldie représentant d’importants chefs du XIXe siècle (représentations en partie controversées semble-il car, pour certains, elles représentaient les maoris comme un peuple en voie d’extinction).

Nous quittons Auckland après une balade dans la rue des friperies et Ponsonby Road, une rue de créateurs. Dans une belle galerie avec vue sur la ville, s’est installé un petit restau branchouille où nous déjeunons d’une nouvelle salade délicieusement créative. Nous aurons décidément bien mangé en Nouvelle-Zélande.

Mais pas bien dormis en revanche. 17 jours de camping car, c’était quand même un peu beaucoup. Pas facile de gérer à la fois le manque d’espace, de confort, le froid et les looses ! Pour autant, le pays s’y prête. On ne voit pas comment le visiter autrement (les tours du genre Kiwi expérience n’étant pas du tout pour nous). Du coup nous repartons avec un sentiment étrange. Nous avons trouvé le pays sublime et adoré dormir en pleine nature mais on a un petit goût de pas abouti. Trop de temps passé dans le camping-car sans doute. On y roule, on y mange, on s’y lave, on y dort, bref, on en sort pas si souvent… Et puis les galères avec grosse Titine en ont largement rajouté… mais ça, c’est Benjamin qui va vous le raconter !

Source photos kiwi :
http://www.nzbirds.com
Source photos peintures de chef maoris par Charles Goldie :
http://my.opera.com/AOTEAROAnz/blog/2008/04/27/ta-moko-part-three-goldie
Source photos grotte de Waitomo :
http://www.glowworm.co.nz/

Les photos sont ici !

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8 Commentaires sur “Nouvelle-Zélande (suite) : l’Ile du Nord… toujours en camping-car !”

  1. De :

    Cecile e Benjamin, la vostra relazione sulla Nouvelle-Zélande,mi à affascinato,
    moltissimo,siete dei veri Professori di Storia.La differenza è chè la vostra è reale, la maggior parte dei prof:è quella sui libri che insegnano.
    nelle Università.I miei coplimenti a voi due.François.

    Posté le 8 mai 2012 à 20:22 #
  2. De :

    j’ai une nouvelle fois passé un moment formidable ! Certaines photos font penser au tableaux d’art moderne ! Je n’ignore pas que je suis dans la redite… mais je ne possède pas votre talent dans l’écriture… vous arrivez à être courant de ce qui se passe en France ? François Hollande est notre nouveau président ! Bisous les amours !

    Posté le 8 mai 2012 à 21:35 #
    • De :

      Que d’éloges !!! Merci ! Vraiment, cela nous touche beaucoup.
      Bisous
      PS : oui, oui, on sait pour le résultat des élections, nous l’avons appris par SMS dans un musée de Santiago

      Posté le 8 mai 2012 à 22:04 #
  3. De :

    L’ajout du « PS » c’est vraiment pour post scriptum ou pour Partie socialiste ;-))) Des bisous !

    Posté le 10 mai 2012 à 08:13 #
  4. De :

    Se Marre Sacrement :)

    Posté le 10 mai 2012 à 08:30 #
    • De :

      Mais vous êtes en forme dis donc ! :-)

      Posté le 10 mai 2012 à 12:53 #
  5. De :

    Je découvre seulement maintenant la Nouvelle Zélande, j’ai un peu de retard dans mes lectures, ben oui moi aussi j’étais en voyage ;) J’ai très envie de découvrire le pays après avoir vu les photos et lu vos articles.
    Je suis fan de la photo de Cécile « les cheveux au vent »
    Bisous

    Posté le 16 mai 2012 à 20:29 #
    • De :

      Welcome back Kamelou !!!

      Posté le 19 mai 2012 à 03:39 #

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