Nos ne savions pas trop à quoi nous attendre en nous rendant dans la plus grande métropole du Brésil…
… ou plutôt si : à du pas joli joli… Quand nous avons quitté Paraty, notre logeur nous a demandé où nous allions. A notre réponse enjouée « São Paulo ! », il n’a pu dissimuler un très spontané : « Quelle horreur cette ville ! Mais pourquoi vous allez là-bas ?». Cet avis étant partagé par de nombreux voyageurs, nous nous attendions à tomber dans un affreux capharnaüm urbain. Cela d’autant plus que nous savions que notre hôtel était très central mais dans un quartier peu avenant à la nuit tombée… Pourquoi passer par cette ville à la si mauvaise réputation ? Une vague intuition… architecturalement « Sampa » devait être intéressante.
Alors ??? Loose ? Pas loose ? Bah non ! Pas du tout même, contre toute attente, nous avons vraiment bien aimé la ville. Dès l’arrivée en bus, après 6 heures de jolie route littorale, nous sommes surpris d’entrer si facilement dans la ville sans le moindre embouteillage alors que l’on dit qu’ils sont tels à São Paulo que ceux qui en ont les moyens se déplacent en hélicoptère ! La gare routière (une des plus grandes au monde paraît-il) est tout sauf chaotique. Au guichet touristique, où nous passons chercher une carte de la ville, l’accueil des paulistanos est, comme celui des cariocas, très chaleureux.
Nous voici donc dans la ville de l’hyper-densité. Une mégapole aux faux airs de Naples où vivent plus de 11 millions de personnes. On y trouve les plus importantes populations d’origines italienne, espagnole, japonaise et libanaise en dehors de leurs pays respectifs. Un lieu de paradoxe où la grande précarité des innombrables homeless ne semble pas faire l’objet d’efforts de la part des autorités mais où l’accessibilité des handicapés est acquise depuis longtemps (nous avons vu des téléphones pour sourds fonctionnant avec un clavier dans le métro).
Nous faisons nos premiers pas dans la grande ville un mardi, jour où tous les musées sont gratuits. Une bonne occasion pour nous de contourner un ciel malheureusement bas et gris. Direction le Parc d’Ibiapuera. Créé en 1954, à l’occasion du quatrième centenaire de la fondation de la ville, il concentre de nombreux équipements culturels. En plus du plaisir de nous balader dans un espace vert, nous découvrons qu’il regorge d’oiseaux tropicaux colorés et pas farouches ! Le parc est une ode à l’architecture moderne. Nous déambulons entre l’auditorium, le Musée Afro Brasil (extra !), le MAC (Musée d’art contemporain) construit par Niemeyer, le MAM (Musée d’art moderne) où veille une araignée de Louise Bourgeois…
Nous poursuivons notre balade bucolique dans le quartier très privilégié des Jardins, un ghetto pour riches plein de villas archi sécurisées où les vigiles-milices privées se succèdent tous les 30 mètres ! Pas glop… Nos pas nous mènent ensuite sur une avenue remplie de showroom de concessionnaires automobiles de luxe : Lamborghini, Maserati, Bentley… Benjamin se rince l’œil alors que toute cette mécanique me laisse de marbre. C’est un peu plus loin que je me régale… dans les rues des créateurs. L’architecture des bâtiments et les scénographies des boutiques sont trendy à souhait.
Au Musée de l’image et du son, nous redécouvrons l’univers de Méliès avant d’aller combler nos papilles au restaurant Chez Mis. La déco est géniale, le chef en cuisine très doué et le service souriant. On se régale d’un picadinho, un plat typique brésilien suivi de milkshake à la pistache et au gianduja. Le travail sur les saveurs et les textures est exceptionnel.
Nous poursuivons par la fashion-street Oscar Freire où nous nous offrons une jolie paire de tongs chacun au flagship store d’Havainas.
Inépuisables, nous poursuivons la visite de la partie moderne de la ville par son axe majeur, l’avenue Paulista. On y explore les rayonnages de la Librairie Cultura, la plus grande d’Amérique latine paraît-il. Elle est bien agréable mais n’a pas le charme de l’ancien comme celle, tout en boiseries, que nous avions vu à Rio. Celle-ci ressemble plutôt à une grande Fnac cosy. On y feuillette des guides touristiques en rêvant à un prochain voyage : Patagonie – Iles Galapagos – Alaska ! Un peu plus loin, le MASP (Musée d’art de São Paulo) nous surprend par la richesse de ses collections d’art européen. Les toiles de maîtres sont innombrables : Monet, Rembrandt, Renoir, El Greco, Bosch, Van Gogh, Toulouse Lautrec, Modigliani…
Les balades du deuxième jour sont tout aussi agréables et, cette fois-ci, le soleil est au rendez-vous. São Paulo n’a pas le cadre exceptionnel de Rio mais elle n’est pas plate et monotone pour autant. Des collines douces, que l’on ne voit pas toujours venir, rythment le paysage. Souvent de jolis viaducs métalliques facilitent leurs enjambées. Nous commençons par découvrir le Copan de Niemeyer, un bâtiment « onde » très élégant, à deux pas de chez nous, puis le quartier Italien de Little Italy et un shopping mall à la brésilienne, très américain dans l’esprit, sans surprise, si ce n’est un théâtre au rez-de-chaussée. Nous retournons ensuite sur l’avenue Paulista et descendons une rue pleine de boutiques d’instruments de musique pour finir dans le quartier Pinheiros remplis de restaurants branchouilles.
Le lendemain, nous explorons notre quartier, le Centre historique. Le soir l’ambiance y est un peu freaky mais dans la journée, il est très animé. On commence par se régaler de fruits frais au Marché municipal avant de partir contempler les gratte-ciel, dont beaucoup sont des merveilles Art déco, comme le bâtiment de l’ancienne Banque du Brésil, aujourd’hui Office du tourisme, le Martinelli Building, premier gratte-ciel de São Paulo construit en 1929 où l’on grimpe se promener sur ses terrasses du 26e étage ou encore le mirador de l’Edificio Altino Arantes d’où l’on découvre, au 35e étage, une vue à 360° sur la ville.
Sur la Place do Patriarca, l’architecture moderne se marrie à merveille au portique contemporain de Paul Mendes da Rocha, Prix Prizker 2006. La Place da Sé, abrite la Cathédrale de 1954 et le Pateo du Colegio une bâtisse coloniale construite sur la colline où la ville a été fondée en 1554.
Modeste mission jésuite à l’origine, São Paulo est resté jusqu’au XVIIIe siècle, un village pauvre vivant des bandeiras, des expédiions de mercenaires qui partaient, pour le compte de la couronne ou de privés, à la recherche de richesses minérales ou d’indiens à réduire en esclavage. Ce sont ces expéditions qui ont provoqué l’exploration et l’expansion du territoire brésilien de la côte vers le centre. L’or, le café, la canne à sucre puis l’industrie ont fait la fortune de São Paulo.
Un petit détour par Higienopolis, le quartier juif, et nous voici de retour dans notre petit hôtel où nous n’aurons jamais croisé un seul touriste. Dans la ville aussi d’ailleurs, les touristes ne sont pas légion. Comme tous les soirs, on dîne au coin de notre rue dans notre super cantine-buffet all you can eat, une churrascaria où les brochettes grillent au son d’un homme-orchestre qui enchaîne en live un répertoire bien kitchouille !
Le lendemain on quitte la ville un peu émus. Dernier jour au Brésil, dernier jour en Amérique latine, dernier jour dans l’hémisphère sud ! Prochaine étape : l’Ouest Américain… une destination très importante pour nous…
Rappel : le Brésil est pour nous une destination sans photo. Mon G10 est cassé (il a été remplacé à San Francisco !) et le téléobjectif de Benjamin est trop voyant pour arpenter discrètement les rues brésiliennes réputées gourmandes en appareils photos ! Les illustrations des posts sont des images trouvées sur le web dont les sources sont citées ci-dessous.
Sources photos :
http://www.flickr.com/photos/rebecamello/5034745936
http://www.brazilmycountry.com
http://images.businessweek.com
http://www.decodir.com
http://www.guiadasemana.com.br
http://www.societeperrier.com
http://livinginbrazil.blogspot.com.br
http://www.skyscrapercity.com
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De :
Merci ma chère Cécile, c’est toujours un ravissement de parcourir vos récits… Big kissous
De :
Félicitations, nous sommes ravis pour vous.
Nous avions un peu de retard dans la visite de votre site et c’est un véritable régal.
Gros gros bisous aux jeunes mariés.
De :
Merci Merci Merci !
Gros bisous à tous !