Après nos péripéties en camping car, nous changeons complètement de décor, direction l’Amérique du Sud. Nous commençons par le Chili.
En arrivant à Santiago, capitale du Chili, nous retrouvons les joies de la pollution. Lors de notre approche en avion, nous avons découvert un épais nuage blanc au dessus de la ville. Santiago est entourée de montages qui dépassent largement les 6 000 mètres. Elles sont bien visibles vu d’en haut, mais une fois le pied à terre, elles disparaissent, cachées par la pollution.
Après une demi-heure de bus, nous découvrons notre hostel, dégoté par Cécile. Il s’agit d’une ancienne bâtisse du XIXe siècle qui est tombée en ruine pendant la dictature de Pinochet. Un australien l’a restauré et a ouvert un hostel. Cécile en est tombée amoureuse, il faut dire que le mobilier rétro, la hauteur sous plafond frôlant les 5 mètres, le parquet d’époque donnent un charme certain à cette demeure. Après avoir essayé presque toutes les chambres pour satisfaire nos exigences, nous trouvons un compromis, pas de salle de bain privée mais une fenêtre, du soleil et du calme !
Nos rares sorties en ville ne nous emballent pas. Santiago n’est pas une jolie ville. Nous avons un peu la même impression qu’au Cambodge. Elle n’a pas encore digéré le poids de son histoire. Le centre historique est assez grisâtre, le temps maussade n’aide pas, et il y a presque autant de policiers, militaires, CRS que de piétons. Le palais de la Moneda, où Salvador Allende s’est donné la mort (enfin, avec un peu d’aide) en 1973, est carrément cerné par des camions blindés anti-émeute. Lovely !
Les quelques quartiers intéressants se limitent à deux ou trois rues et nous en avons vite fait le tour. Par exemple, notre quartier, le barrio Brasil, est censé être trendy et branchouille. En fait, il a un pâté de maison avec 4/5 restaurants faussement design hors de prix et puis c’est tout ! Le reste se compose d’échoppes qui vendent des pièces détachées pour voiture, avec en prime quelques beaux spécimens de « Bob le camionneur ».
Nous préférons donc nous reposer tranquillement dans notre chambre. Le décalage horaire (7h avec la Nouvelle-Zélande), la fatigue de l’avion mais surtout les deux semaines de camping-car nous poussent à buller tranquillement. Les restaurants ne poussent pas à mettre un pied dehors. La nourriture n’est pas exceptionnelle même si les portions sont gigantesques… à faire concurrence à nos amis américains !
Hicham, lors de notre étape Hong Kongienne, nous avait parlé d’une petite spécialité machiste chilienne : les café con pierñas, littéralement « café avec jambes ». Il en existe deux types. La version soft que nous avons vu en ville où les jeunes (enfin presque jeunes) femmes sont simplement courtement vêtues et le bar conçu pour voir leurs jambes. Leur clientèle est principalement composée d’hommes d’affaires. C’est assez loufoque, presque bon enfant vu de l’extérieur. L’autre version est plus olé olé. Les demoiselles sont cette fois-ci en maillot de bain des années 80. Nous n’avons pas pu voir, les vitrines sont teintées, un peu comme à Pigalle !
Après avoir repoussé plusieurs jours de suite, nous nous motivons pour partir en excursion à Valparaiso, à 2 heures de bus. Je m’attendais à trouver un petit port, mais nous tombons sur une grosse ville qui s’étend sur plusieurs collines avec un sous-marin et plusieurs navires de guerre dans la baie. La ville a quand même du charme avec ses maisons colorées qui grimpent le long des collines et ses funiculaires datant pour certains de la fin du XIXe siècle. Il y a un air de favelas brésilienne, du moins l’image que nous en avons, sans la criminalité. A midi, nous dégotons un petit restaurant sympathique tenu par une chilienne ayant vécu en France pendant plus de 20 ans. Elle nous fait découvrir un alcool citronné, le pisco sour dont l’ingrédient de base est le… pisco ! Boisson nationale du Chili et du Pérou, elle est au cœur de tous les débats dans les bars et restaurants pour savoir quel pays produit le meilleur pisco.
Légèrement joyeux après notre dégustation au restaurant, nous passons voir la maison-musée de Pablo Neruda qui était en fait sa garçonnière. Le trajet pour s’y rendre en bus local nous aide à vérifier que notre estomac est bien accroché.
Après une petite marche pour nous remettre de nos émotions, nous prenons le bus afin de retrouver notre jolie chambre à Santiago.
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