Nous vous avions déjà fait part de nos aventures ferroviaires lors de notre départ d’Inde du Sud. Cette fois ci, l’IRCTC (la cousine de la SNCF) nous a réservé des surprises bien épicées ! Voici la première partie de nos mésaventures.
Notre programme du jour est de rejoindre Chandigarh à partir d’Agra. Nous avons deux trajets de 4h de train séparés pour une escale à Delhi de 3h. Nous profiterons de l’arrêt à Delhi pour manger et aussi pour nous renseigner au guichet touristique de la gare sur notre dernier trajet en Inde : Chandigarh-Varanasi.
Notre train pour aller à Delhi part tôt, nous devons donc nous lever à 6h du matin. Il fait très froid en ce moment à Agra, les minimum sont à 3/5°C. Pour nous, habitués aux shorts et aux tongs, c’est comme le pôle nord !
Sans petit déj et transis de froid, nous prenons un rickshaw pour la gare. La ville est sous la brume, c’est assez mystique surtout quand tu vois pas à 5 mètres. En arrivant à la gare, notre train a une demi heure de retard, il était prévu initialement à 7h30. Petit retard de politesse dirons nous, les train indiens sont extrêmement polis, c’est leur coté anglo-saxon ! Une fois sur le quai, aucune signalétique ne fonctionne, nous ne savons pas où est notre voiture. Les trains sont très longs donc il ne faut rater son placement !
A 8h30, le train est indiqué pour… 8h sur l’unique panneau d’information qui s’est mis à fonctionner. Personne n’est là pour nous renseigner et les indiens sont aussi à mal à l’aise que nous ! Sentant que l’attente sera longue, nous enfilons une couche supplémentaire de vêtements car ça pince !
Vers les 9h, la douce voix de l’IRCTC annonce notre train sur le quai prévu, soulagement ! Après vérification de sa destination, nous montons dedans, réveillons au passage nos compagnons de « box » qui ont passé la nuit dans le train et partons vers Delhi. Cette fois ci, nous sommes en classe « sleeper », une classe populaire. Elle est assez confortable pour un petit trajet mais il ne faut pas compter y passer la nuit. Pour notre trajet de 4h, nous ne devrions pas trop souffrir.
Mais le passage des contrôleurs nous apporte une drôle de nouvelle… nous ne sommes pas dans le bon train! Certes nous allons bien à Delhi, nous sommes montés dans le train qui était annoncé à la gare d’Agra, mais ce n’est pas le bon train !
Les contrôleurs n’ont aucune envie de nous aider ou de nous expliquer ce qui se passe, ils nous font juste un sketch assez pitoyable pour nous faire comprendre qu’ils sont bien gentils de ne pas nous verbaliser. Nous réussissons juste à savoir que normalement nous arrivons à 13h, soit suffisamment tôt pour récupérer notre correspondance.
Après une heure de train, nous nous rendons à l’évidence, nous n’avançons pas. Les arrêts sont interminables et si le train dépasse les 40km/h, c’est son record ! Seulement 200 km séparent Agra de Delhi, mais au rythme où nous allons, nous arriverons en milieu d’après midi !
Et bien c’est exactement ce qui arriva, à 15h30 nous arrivons enfin à Delhi.
Petit résumé de la situation : après 2h d’attente sur un quai gelé et plus de 6h en classe casse-dos, un ratage de correspondance et des nerfs bien à vifs, nous débarquons à la gare Centrale de Delhi, énorme nébuleuse. Nous devons trouver une solution pour rejoindre Chandigarh. Normalement il y a un train à 17h15, mais aurons-nous de la place ?
Sur la passerelle menant à l’immense gare, Cécile s’adresse à un membre de la IRCTC, mais il nous écoute à peine alors que deux porteurs qui tendaient l’oreille (une habitude indienne) nous prennent sous leurs ailes. Je ne suis pas du tout rassuré. Delhi est le royaume de l’arnaque paraît-il. Nous nous éloignons des porteurs mais ils nous rattrapent car notre train pour Chandigarh a plus d’une heure de retard, il est donc encore à quai ! Après une vérification rapide, ils ont raison et nous courrons donc vers le quai 10 après avoir remercié rapidement nos bienfaiteurs. Les porteurs de la gare de New Delhi méritent une médaille et pas en chocolat !
Après une course à travers des couloirs aussi bondés que ceux du RER des Halles à l’heure de pointe, nous atterrissons sur nos sièges, un peu sonnés mais heureux ! Enfin, il ne faut pas crier victoire trop vite… le train est toujours à quai. Finalement nous partons avec deux heures de retard sur le planning initial.
Il nous faut prévenir notre hôtel à Chandigarh car nous allons arriver en retard, ils semblent assez pointilleux, et comme dans cette ville rares sont les établissements dans notre catégorie de prix, nous essayons de respecter les consignes pour conserver notre réservation. A notre grand bonheur, nos téléphones ne captent pas. Après avoir doublement vérifier l’horaire d’arrivée avec le contrôleur (20h), je demande à un voyageur indien d’appeler l’hôtel pour les prévenir de notre arrivée à Chandigarh vers les 21h30 (ben oui, petite marge de sécurité de 90 min.). Le réceptionniste nous informe qu’il ne faut pas arriver après 22h30 car la réception sera fermée. Normalement, nous sommes larges !
Nous arrivons à la gare à… 22h donc nous ne sommes plus larges du tout car la gare est à 8km et nous devons encore braver l’épreuve des rickshaws, grands adorateurs des commissions*.
Une grosse gueulante sur le parking de la gare plus tard, nous finissons par filer vers le centre ville. Le rickshaw ne tente pas d’entourloupe, je pense qu’il a senti que nous étions déjà bien sur les nerfs ou alors il est honnête, tout simplement.
Nous arrivons à la réception mais seul le gardien nous accueille et nous explique que la réception est fermée depuis 22h30. Il est 22h33 à l’horloge de l’hôtel ! Les réceptionnistes indiens sont plus ponctuels que les trains !
Le gardien nous emmène dans un autre hôtel, géré par le même management à 50 mètres. Il rentre dans une pièce derrière la réception et parle avec une personne. Il en ressort et nous dit d’attendre. Une minute passe, deux minutes passent, nous commençons à nous impatienter. La journée n’a pas été de tout repos et attendre devant une réception vide sans savoir ce qui se passe nous irrite quelque peu. Nous signalons gentiment notre présence et nous demandons encore plus gentiment ce que nous attendons (en fait nous n’étions pas vraiment aimables). Et là, le gérant nous sort qu’il doit d’abord vérifier si la photocopieuse est encore allumée pour nous louer la chambre car il doit faire une copie de nos passeports. Pas moyen de s’éviter cette formalité. Une photocopieuse nous barre la route vers notre lit ! Après de longues minutes d’attente, la photocopieuse est vivante, nous pouvons donc enfin aller nous coucher !
Pour conclure par une touche positive, Chandigarh vaut largement cette journée de galères ferroviaires !
La suite de cette loose nous plongera dans les méandres du système de réservation de l’IRCTC !
* pour ceux qui ne connaissent pas l’arnaque aux rickshaws, ils vous emmènent dans l’hôtel de leur choix, où ils ont une énorme commission, en prétextant que votre hôtel a flambé, fermé, coulé, pris une météorite sur la tête. Avec un peu de fermeté, il est possible d’arriver à la destination voulue mais certains ne veulent même pas vous emmener autre part donc cela oblige à prendre un autre moyen de transport. C’est pas très pratique quand il fait nuit ou quand c’est désert.
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J’espère que vous aurez passé une bonne nuit… ;-)
Ce récit était palpitant, très vivant ! J’en suis retournée !
Je vous souhaite de passer un heureux réveillon de noël, et vous embrasse fort !
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j’attends les prochaines looses avec impatience :-))
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Le vostre peripezzie mi anna fatto ridere co lagrime!!!ma il vostro omorismo
é forte,io in Normandia hò passato la notte sul gradino dell’hotel il guardiano non à voluto aprirmi la porta perche era ubriaco.
Buon proseguimento, vi auguro un buon natale e vi abbraccio fortemente.Francois
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Mais je ne comprends pas y’a pas hélicoptère en Inde ? Avec tous les nouveaux riches que compte l’Inde, je suis surpris…
Oh my God ! j’ai fait une recherche rapide sur google « hélicoptère Inde » ben c’est pas jolie, jolie… le train finalement c’est bien pour voyager en Inde. Bonne continuation, bisous
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Tu rigoles mais pas pour cette loose là, pour celle à venir, j’ai pensé au jet privé pour relier Chandigarh à Varanasi tant c’était compliqué !
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Nous vous souhaitons un merveilleux réveillon en amoureux ! On vous embrasse !
Belles fêtes à vous 2 sans loose ;-))
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Vite la suite….