En arrivant dans la région la plus au sud de l’Italie, nous pensions visiter l’un des endroits les moins touristiques du pays… Mais non ! Si le tourisme international y est relativement discret, il n’en va pas de même du tourisme local… il faut dire que la péninsule regorge de merveilles !
Nos amis Alban et Benoit revenant tout juste de 15 jours dans les Pouilles, nous finalisons, grâce à leurs bons conseils, notre petit programme d’excursions depuis Lecce, où nous passons 6 jours dans un Bed & Breakfast de l’hyper centre historique.
La ville nous surprend par le contraste saisissant entre le calme qui règne dans ses ruelles de jour et l’animation joyeuse de ses soirées. Très vite, nous nous y sentons très bien, comme très familiers de cet environnement. Les deux premiers jours, nous nous perdons beaucoup dans les petites rues, il nous faut demander notre route tout le long du chemin et il est parfois plus simple pour les habitants de nous escorter jusqu’à notre destination plutôt que nous indiquer un chemin trop complexe pour être mémorisé !
Puis nous prenons nos habitudes comme le petit déj aux pasticiotto (une succulente pâtisserie locale) en terrasse sur la place principale d’où l’on observe les commerçants ouvrir leur boutiques, les employés se rendre au travail, les vélos aller et venir… On sillonne la ville d’églises en églises. Toutes rivalisent d’exubérance baroque liée à la pierre locale particulièrement malléable. Des expositions d’art contemporain ponctuent nos découvertes des palais du XVIIIème siècle… La plupart du temps, osons le dire, ce sont des croutes locales mais parfois, comme au château fort, c’est le coup de cœur pour des artistes chinois.
Lecce est une bonne base pour rayonner dans la région. Nous louons une voiture et partons explorer les environs pendant 3 jours : intérieur des terres (Maglie), extrême sud de la péninsule (Santa Maria di Leuca), villes balnéaires des mers tyrrhénienne et ionienne, routes côtières et criques aux eaux turquoises, propices à la baignade bien que très fréquentées en plein mois d’août, villes fortifiées du littoral (Otranto, Gallipoli)…
Nous poussons l’exploration jusqu’à la région de la Basilicata pour y voir Matera, une ville fantomatique et absolument époustouflante, classée au patrimoine mondial de l’Unesco pour ses sassi, maisons creusées dans la pierre tendre de collines à flancs de ravin. Dans ces habitations troglodytes vivaient des paysans très pauvres dans la même unique pièce que leurs ânes, poules et lapins. Les sassi ont été habitées jusqu’à la fin des années 50 lorsque le gouvernement italien en a ordonné l’expulsion pour éradiquer le paludisme et la très forte mortalité infantile. Ce type d’habitat est si archaïque qu’il a servi de décors à plusieurs films dont La passion du Christ de Mel Gibson. A présent, certains sassi sont à nouveau occupés, principalement par des hôtels design… petite aberration touristique…
Matera est loin de Lecce. Au retour, nous sommes récompensés de notre long trajet par une véritable fantasmagorie nocturne : une culture sur brulis de nuit que nous percevons d’abord par sa douce odeur flottant dans l’air puis par l’évanescence lumineuse qu’elle dégage au loin. Lorsque nous roulons, dans la nuit noire et solitaire, à quelques centimètres du champ en feu, nous avons l’impression de passer sur une longue, et inoffensive, coulée de lave volcanique…
Parmi les incontournables de la région, un autre site nous a bluffé : la Grotte de Castellana. Un gigantesque réseau sous-terrain à la Jules Verne, découvert en 1938, qui, sur un parcours de 3 km (le plus long d’Europe), nous plonge littéralement dans les entrailles de la terre. Moi qui adore les cailloux, j’étais aux anges !
Le double intérêt de cette région accidentée, entre Bari et Brindisi, c’est sa très jolie campagne ponctuée d’oliviers, de fermes fortifiées, appelées masseria, et de trulli, habitations circulaires blanchies à la chaux et surmontées d’un toit conique, qui possédaient dit-on aux origines, la particularité d’être démembrées en quelques heures lorsque les autorités passaient dans le coin. Alberobello est considérée comme la capitale des trulli. Il est vrai que la concentration y est particulièrement importante. Cependant, nous avons préféré de loin voir ses petits chapeaux pointus en pleine nature, au hasard d’un chemin plutôt que dans ce village aux allures de Disney land. D’Alberobello, classée aussi par l’Unesco, nous retiendrons surtout ces délicieuses glaces artisanales aux amandes !
Notre virée dans les Pouilles s’achève à Ostuni, une ville blanche dominant la mer depuis son promontoire rocheux. Tout comme Lecce ce soir là, la ville est en fête, illuminée de toute part en hommage à son Saint patron. Les bars branchouilles déploient des poufs colorés à même les marches de la ville… on prend un verre face au couché de soleil sur la vallée et la mer…
De cette semaine nous retenons des sites exceptionnels, une mer sublime (bien que difficilement approchable en août si on n’aime pas trop la foule), mais surtout plein de petites scènes de vie quotidienne comme les discussions animées à l’amicale des pêcheurs de Gallipoli, les petits vieux aux visages ravinés qui tapent la causette assis devant leurs maisons, les marchands de fruits et légumes qui parcourent les ruelles avec leurs estafettes…
[itineraire_plot_stw zoom=7 center=Lecce]Lecce;Maglie;Capo Santa Maria di Leuca;Santa Cesarea Terme;Otranto;Gallipoli;Matera;Castellana Grotte;Alberobello;Ostuni[/itineraire_plot_stw]
De :
C’est bien la peine de priver Benji de fromage, si c’est pour aller s’empiffrer de patisseries et de glace italienne à la première escale ;)
La prochaine fois que vous viendrez, nous vous emmerons au Grottes de Bettarham… parcours de 2km800 sur 5 étages… Dans le béarn aussi on a de très belle pierre :)
De :
Ne m’en parle pas ! J’ai fait une overdose de pâtisserie au petit-dej !
Heureusement notre hôtel à Naples nous propose un menu plus équilibré !
De :
Vivement que l’on revienne vous voir !!! J’ai hâte de découvrir la grotte de Bettarham !!!