Juil 04

Traversée du Sud Lipez & du salar d’Uyuni

par dans Bolivie

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La première fois que j’ai entendu parler du salar, le grand désert de sel blanc, c’était par un copain chilien durant mes premières années de fac…

Le salar s’est tout de suite transformé en un rêve de voyage. A l’époque, presque personne ne connaissait cet endroit. Tous ceux qui avaient la chance d’y être allés en revenait émerveillés… Quant avec Benjamin nous avons choisi les étapes du tour du monde il n’était pas très chaud pour l’Amérique latine et pourtant le salar était pour moi une évidence.

C’est en préparant le voyage que nous avons pris connaissance du Sud Lipez, une zone reculée à la frontière du Chili et de l’Argentine, et de la possibilité de combiner au sein d’une même excursion de 4 jours les deux régions. Nous appréhendions le côté tour de l’échappée. Pas facile de choisir une agence plutôt qu’une autre. Nous avons porté notre choix sur une petite agence avec qui les échanges de mails avaient été plutôt concluants. Et nous ne l’avons pas regretté ! Notre chauffeur/guide, Renaldo, était parfait et Fortunata, la cuisinière, aux petits soins.

Nous avons eu beaucoup de chance, à la fois avec la jeep qui n’a jamais eu de problème technique, l’esprit du tour privilégiant les arrêts fréquents pour nous permettre de marcher dans les paysages, et nos co-équipiers Cerise & Xabi, deux français sympathiques rencontrés à Tupiza. En plus, le choix du circuit alternatif peu fréquenté s’est avéré superbe.

A peine sortis de Tupiza, les paysages nous laissent tous bouche bée.

C’est complétement isolé, désertique et immense. La diversité des étendues est incroyable bien que ce soit pourtant très sec à cette altitude (nous serons rarement sous les 4 000 mètres). Pour prévenir un éventuel retour du mal des montagnes, nous mâchouillons quelques feuilles de coca offertes par Cerise & Xabi… mauvaise idée… si les matés nous réussissaient plutôt bien, les feuilles nous donnent carrément envie de vomir ! Il paraît que c’est fréquent la première fois. Par chance, même à 5 000 mètres, personne de notre petit groupe ne sera malade.

A chaque kilomètre, les paysages changent… et nous allons parcourir 1 000 km au total !

Nous croisons des vigognes, des lamas, des autruches, des lièvres des Andes et trois espèces de flamants roses, le Flamant des Andes, le Flamant du Chili et le Flamant de James !

Nous passons par un village abandonné en 1640 suite à une épidémie de peste… Et par d’autres qui nous semblent tout aussi abonnés alors qu’ils sont habités…

Dans la région, les ressources des habitants sont limitées à l’élevage de lamas, l’extraction minière, la culture de quinoa et l’extraction des lagunes du sel et du borax (une poudre blanche utilisée pour les détergents).

Il y a des volcans partout (le Licancabur, l’Uturuncu…) et beaucoup de minerais (cuivre, argent…) qui teintent les roches de beaux camaieux de couleurs.

Les sommets enneigés se succèdent ainsi que les lagunes colorées (verte, rouge…), peu profondes et souvent gelées.

Les fumerolles, boues bouillonnantes et geysers sont impressionnants. Benjamin, malgré le froid aura le courage de se baigner dans les sources chaudes du Parc national Eduardo Avaroa !

Il fait très beau temps mais très très froid… parfois jusqu’à -14° C ! Et la nuit, il vaut mieux ne pas chercher à le savoir. Nous passons 3 nuits dans des micro-villages aux infrastructures d’accueil plus que rustiques et la dernière nuit dans un hôtel de sel où tout est fait de briques de sel, les murs, les lits, les tables, les tabourets… même le sol est en sel !

Ironie du sort, la vieille de l’arrivée au salar mon appareil rend l’âme ! Passablement tristou, je découvre le lever de soleil sur les 12 500 km2 d’étendues blanches comme de la neige et l’île de corail d’Incahuasi aux cactus gigantesques, dont certains âgés de 1 200 ans, sans pouvoir faire de photos ;-( Benjamin prend le relais et feinte pour réussir à prendre des paysages au téléobjectif !

Formé par l’évaporation d’un grand lac il y a 10 000 ans, le salar est le plus vaste désert de sel du monde. Paradoxalement, alors qu’il représente la moitié des réserves de lithium de la planète, son exploitation y est encore très limitée car complétement artisanale. L’épaisseur du sel varie de 2 à 120 mètres, selon les endroits. Parfois on voit des trous remplis de cristaux de sel baignant dans une eau soufrée.

Nous roulons sur plus de 100 km et, tandis que les groupes font leurs fameuses photos de mises en scène jouant sur les perspectives, avec Benji nous y marchons pendant près d’une heure dans un silence surprenant et une sensation rare d’infini.

L’été, durant la saison des pluies, le salar plein d’eau devient très dangereux. Notre guide nous raconte des histoires d’accidents mortels entre jeeps chargées d’essence et de gaz et de touristes perdus durant des jours.

Sur la chemin de la petite ville d’Uyuni, nous nous arrêtons au cimetière des trains, un endroit où s’entassent de vieilles locomotives et de vieux wagons rouillés. Il y règne un petit esprit art brut décalé et inattendu. La commune a le projet de créer un musée autour de ces machines qui, au XIXe, transportaient les richesses des mines de Potosi vers les côtes chiliennes. Espérons qu’ils trouveront les financements nécessaires pour valoriser ce beau patrimoine.

La ville d’Uyuni n’a pas très bonne réputation. Elle ne présente pas de grand intérêt et en plus des vents glaciaux y soufflent. La plupart des touristes la quittent en bus de nuit dès la fin de l’excursion mais nous, comme d’hab, on prend notre temps. On y dégotte une chambre ensoleillée et bien chaude pour le plaisir de se dorloter en attendant notre train qui nous mènera le surlendemain à Oruro, au nord, sur la route de Cochabamba.

Les photos du Sud Lipez sont ici !
Les photos du salar d’Uyuni sont ici !

[itineraire_plot_stw zoom=6 center=Uyuni]Tupiza;Uyuni;Avaroa[/itineraire_plot_stw]

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4 Commentaires sur “Traversée du Sud Lipez & du salar d’Uyuni”

  1. De :

    Trop canon ! Je vais me coucher avec de bien belles images ! Merci !!!
    Big kissous les amours !

    Posté le 4 juillet 2012 à 23:25 #
    • De :

      Plus de photos de paysages avant longtemps pour moi maintenant :-(
      snif…

      Posté le 7 juillet 2012 à 20:04 #
  2. De :

    cela avait été magique pour moi-nous, un arrêt dans le temps, perdus au milieu de toute cette étendue… une grève sévissait à l’époque et nous n’étions pas assurés d’avoir un moyen de locomotion pour en repartir, nous logions dans une petite hospedaje, au pied d’un volcan avec un cratère aux couleurs chamarrées…

    Posté le 5 juillet 2012 à 10:50 #
    • De :

      Vous n »y etiez pas en tour, avec votre propre jeep ?

      Posté le 7 juillet 2012 à 20:06 #

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