Mar 22

Arrivée en Australie par les Northern Territory

par dans Australie

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Notre vol pour l’Australie se passe bien mais nous subissons quelques turbulences… pour cause… lorsque nous atterrissons, un cyclone approche de Darwin !

Vue du ciel, la terre rouge des Territoires du Nord est gorgée d’eau. La saison des pluies n’est pas encore terminée et lorsqu’on sort de l’aéroport, on constate qu’ici, lorsqu’il pleut et qu’il vente, ça prend tout de suite des proportions démesurées !

En fait, nous apprenons dans la presse locale qu’un cyclone s’apprête à déferler sur les Territoires du Nord durant la semaine à venir… nickel… 7 jours c’est pile-poil ce qu’on a prévu pour explorer les environs de Darwin ! En même temps, on s’y attendait un peu, les cyclones sont si fréquents ici que Darwin est considéré comme une des villes où se produisent le plus d’éclairs orageux au monde.

Heureusement, nous sommes logés en dur et non plus dans des petits bungalows de bambou. C’est d’ailleurs le seul point positif de notre AJ… nous protéger de la pluie. Car pour le reste, le youth hostel laisse vraiment à désirer. C’est un ancien motel reconverti façon… film d’épouvante ! La chambre dortoir est glauquissime ; dans la salle de bain, le néon clignote sans jamais s’allumer… un vrai cauchemar d’épileptique ! Il y a bien une piscine mais aussi peu avenante que les parties communes. Pour clore le tout, l’AJ est en travaux et les marteaux-piqueurs commencent leur journée à 8h30 le matin ! Les pensionnaires, majoritairement sexagénaires, semblent y habiter à l’année, façon foyer de jeunes travailleurs. Par chance, la première nuit nous sommes seuls dans le dortoir de quatre. Le lendemain, un compagnon de chambrée nous rejoint : Peter, un australien fort sympathique de Cairns. Il vient de traverser le pays en moto et se rend jusqu’en Malaisie en deux roues. Sauf que… avec le cyclone, son ferry pour le Timor est retardé… de dix jours ! L’AJ a au moins ça de bon, on y est fait des rencontres intéressantes. La dernière nuit, le staff nous surclasse dans une chambre privée beaucoup mieux aménagée… au final, on est contents !

Alors qu’il continue de pleuvoir sur Darwin, nous ne découvrons pas la ville sous son meilleur jour. Benjamin la trouve plutôt agréable avec ses espaces verts face à la mer et son absence de circulation, mais moi je suis carrément en rejet. Je m’attendais à une grande ville effervescente et je me retrouve dans une sorte de banlieue endormie, d’ailleurs géographiquement plus proche de Bali que de Sydney. Son centre-ville est complètement décousu, on dirait une ville nouvelle de campagne faite de buildings tout juste sortis de terre. Il y a des centres culturels, des théâtres, des cinémas mais tout est fermé. La ville est déserte et, à 17h, c’est carrément une ville morte. A l’exception d’un supermarché, toutes les boutiques sont fermées. Est-ce une conséquence de la tourmente climatique qui approche ? Les autorités ont-elles recommandé à la population de rester recluse ?

On a du mal a comprendre si la ville est sinistrée (on voit pas mal de sdf en costard-cravate-short) ou au contraire en pleine expansion. On cherche à éclaircir cet étrange paradoxe et on apprend que Darwin compte à peine 120 000 habitants. Elle est pourtant la plus grosse ville de l’immense État des Territoires du Nord. Elle a été ravagée par la seconde guerre mondiale, puis le soir de noël 1974, par un cyclone dévastateur, Tracy (sur 11 200 maisons, seules 400 sont restées debout). Côté ressources, les mines dominent et l’uranium est l’une des richesses principales de la région. Les aborigènes ont dû se mobiliser pour que son exploitation ne défigure pas le Kakadu, le plus grand parc national du pays.

Les aborigènes… autre surprise pas très agréable. Il semble que, malgré la reconnaissance -très tardive- de leurs droits, la ségrégation soit totale. On voit quelques groupes dans les rues de la ville mais aucun groupe mixte, aucun métissage. Aucun ne semble travailler dans une administration, un commerce, un restau. Les petits boulots sont tenus par des asiatiques. Un jour on visite une galerie d’art aborigène, et même là, elle n’est pas tenue par des natifs. Nous n’avons pas les clés pour comprendre, mais ça choque. Le 21 mars, l’Harmony Day célèbre la diversité du peuple australien et le symbolise par le port d’un petit ruban orange… nous ne verrons personne le porter…

Darwin nous apparaît comme un décor suburbain dominé par des codes ruraux propres aux tropiques : les gens se baladent en short et pieds nus, quand ce n’est pas torse-nu, leur bière à la main, un accent très terroir aux lèvres. Les gars regardent tout ce qui bouge. En ce qui me concerne, je n’avais pas ressenti de regards aussi déplacés et graveleux depuis l’Inde. Beurk… Les bars sont pleins de gars qui alignent bières sur bières dans une ambiance… très distinguée ! Ça saute aux yeux qu’il y a par ici un gros problème d’alcoolisme. Des espaces publics dans la ville sont déclarés « alcool free area » tandis qu’à 100 mètres on voit des drive-in ne vendant que des spiritueux. Petite spécialité locale, lorsqu’on décide d’acheter une bouteille de vin pour fêter notre arrivée, on nous scanne notre passeport pour vérifier notre absence de condamnation judiciaire nous interdisant de boire ! Il y a d’ailleurs des tribunaux spécifiquement dédiés à l’alcool !

Entre l’AJ où l’on a pas envie de traîner, la ville pas attrayante, la pluie et la chaleur qui limitent les balades, il ne nous reste guère que la bibliothèque municipale, belle, grande, calme et spacieuse. Elle devient notre petit rendez-vous quotidien. On s’y installe dans des canapés moelleux, face à la mer avec nos ordis et le wifi gratuit. Ils ont toute la collection des dernières éditions du Lonely alors on commence à feuilleter le Chili, le Pérou et la Bolivie pour passer le temps.

Trois jours après notre arrivée, les prévisions météo sont beaucoup plus optimistes. Le cyclone s’est affaibli et a été rétrogradé en fortes pluies tropicales. L’office du tourisme continue cependant de communiquer sur une fermeture totale des deux parcs nationaux que nous comptions visiter, Kakadu (classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, entre autre pour ses concentrations de peintures rupestres aborigènes) et Litchfield (une version plus accessible de Kakadu mais offrant les mêmes paysages, à l’exception des peintures). Les routes d’accès sont inondées, inaccessibles, même aux 4×4. Nous hésitions entre les deux parcs… bah maintenant, nous sommes fixés…. c’est la météo qui décide pour nous !

Heureusement, le jour où l’on récupère notre voiture de location, le temps s’améliore. Notre GPS flambant neuf en poche, nous en profitons pour quitter le centre ville et nous rendre dans des quartiers beaucoup plus charmants comme celui du grand musée de la ville qui se trouve entre deux plages. Des plages où il n’est cependant pas possible de se baigner en raison des méduses et des crocodiles salties, des crocodiles d’estuaires pouvant nager en eaux salées et faire jusqu’à 7 mètres de long. Ils peuvent aussi se balader jusqu’à 100 km du rivage ! Nous en voyons un vivant dans une sorte d’aquarium à touristes et un empaillé au musée, c’est effectivement très impressionnant !

Le musée regorge d’œuvres aborigènes très belles. J’y retrouve toute une symbolique qui, ado, me fascinait. Après le musée, on nous conseille un marché bobo-baba où tout le monde se donne rendez-vous le samedi midi pour casser la croute autour de cantines asiatiques… qui pour nous sont hors de prix. Tout en Australie est hors de prix quand on vient d’Asie ! On s’aventure ensuite dans un quartier résidentiel très cossu, bordés d’espaces verts et de belles villas blanches rétro face à la mer.

Le jour de la Saint-Patrick, nous quittons enfin la ville… ouf, on va échapper à l’orgie nocturne annoncée dès le matin par une ville toute fagotée de vert !

Nous prenons la route pour le Parc de Litchfield. On nous dit qu’il est encore fermé mais on croit en notre bonne étoile. Dès la sortie de Darwin, on se retrouve face à la démesure des grands espaces australiens. Lorsqu’on arrive, le taux d’humidité frôle les 97 % mais il ne pleut pas. On croise un rangers qui nous dit qu’on peut y aller sans problème. Il faudra juste rebrousser chemin très vite en cas de grosse averse pour ne pas rester bloquer dans le parc. On investi notre nouvelle maison pour trois nuits, une « cabin », sorte de mobile home rural. C’est rustique mais la famille est sympa, il y a une piscine, nous sommes au vert et surtout nous n’avons plus à partager notre chambre !

Le lendemain on s’enfonce dans le parc. La route est souvent recouverte d’eau mais ça va, on passe. Les paysages sont moins spectaculaires qu’on l’aurait pensé. C’est qu’on a vu tellement de belles choses maintenant qu’on devient peut-être un peu difficiles. En fait, les principales attractions du parc sont des cascades et nous ne sommes pas particulièrement fans des cascades.

Par contre, quand nous tombons nez-à-nez avec un groupe de wallabies (une espèce plus petite que les kangourous et qui vit en forêt), là nous sommes aux anges. C’est une vraie surprise car nous ne pensions pas en voir avant le sud de l’Australie.

Nous voyons aussi un « petit » crocodile d’eau douce d’1m50, des chauve-souris géantes, des termites cathédrales et leurs termitières de 5 mètres de haut et 50 ans d’age.

Trois jours plus tard, nous reprenons la route pour Darwin via le Charles Darwin National Park, une grande mangrove pleine d’abris militaires de la seconde guerre mondiale. La vue sur la skyline de la ville y est assez belle. Sous le soleil, la métropole est plus agréable et un tantinet plus animée.

Notre prochaine étape est le voyage à bord du mythique train Ghan ! Un trajet de 1300 kilomètres, 23 heures plein sud en direction d’Alice Spring. Enfin… si tout va bien… car le train, qui n’assure que quatre liaisons mensuelles, vient d’être remis en service il y a une semaine après trois mois d’interruption sur le tronçon Darwin-Katherine suite à un déraillement provoqué… par le passage d’un cyclone !

Les photos sont ici !

[itineraire_plot_stw zoom=7 center=Darwin]Darwin;Parc national Litchfield[/itineraire_plot_stw]

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9 Commentaires sur “Arrivée en Australie par les Northern Territory”

  1. De :

    Toujours autant de plaisir à vous lire et à apprécier les photos !
    C’est tellement enrichissant merci à vous 2 !
    Je vous embrasse de tout cœur, bonne continuation !

    Posté le 22 mars 2012 à 14:53 #
    • De :

      Merci, c’est gentil mais les photos, là, elles sont vraiment mochardes avec la lumière toute pourrie et le ciel tout blanc chargé d’humidité !

      Posté le 22 mars 2012 à 23:46 #
  2. De :

    Visiblement c’est pas la joie dans le nord de l’Australie…
    Je retrouve bien la faune, la flore et les couleurs sur les photos du parc. Nostalgie !

    Posté le 22 mars 2012 à 15:26 #
    • De :

      t’aime bien faire comprendre que tu es un grand voyageur, et que l’Australie : ben tu connais ! lol ;-)
      Bises mon vip d’amour !

      Posté le 22 mars 2012 à 18:51 #
      • De :

        lol j’ai eu cette chance ma darling ;)

        Posté le 23 mars 2012 à 22:19 #
    • De :

      Je comprends mieux ton coup de coeur pour l’Australie maintenant que nous sommes arrivés à Alice Spring… c’est le jour est la nuit avec le nord !
      Ici, le ciel est bleu, il fait bon, limite frais le matin et le soir, pas un poil d’humidité dans l’air et les paysage sont fantastiques… c’est sublime !!!

      Posté le 22 mars 2012 à 23:49 #
      • De :

        Vite des photos ;)

        Posté le 23 mars 2012 à 22:20 #
  3. De :

    j’ai occulté certaines parties de votre séjour (le temps, l’AJ…) j’imagine que dès lors que je regarde vos photos, j’oublie certaines parties de vos récits qui font part des désagréments… et vue que je vous laisse un petit mot qu’après le visionnage des photos. J’espère que tout va bien gros bizous !

    Posté le 22 mars 2012 à 18:49 #
    • De :

      Oui tout va bien côté hébergement, l’AJ d’Alice Spring est bien au dessus de celle de Darwin, elle est même très très bien !
      C’est un ancien cinéma de plein air où ils continuent de passer des films (nous en avons vu un hier soir), on pourrait faire une série photos ici tellement elle est jolie !
      Bisous

      Posté le 22 mars 2012 à 23:53 #

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