Les clés de la Toyota Corolla en poche, le GPS en main, nous nous avançons sur la Stuart highway pour nos 450 premiers kilomètres dans le bush.
La highway n’a rien d’une autoroute. C’est une deux voies de laquelle partent régulièrement des pistes de terre. Le trafic est très faible : quelques voitures, quelques 4×4, quelques bus Greyhound et quelques road train (de gigantesques camions pouvant tirer jusqu’à 4 semi-remorques). La route est une longue langue de bitume rectiligne. Kate, notre hôtesse GPS, ne nous parle pas souvent : « prochaine à droite dans 288 km » !
L’outback est surprenant. Il est monotone mais pleins de changements subtils dans le paysage, un peu comme sur la RN7 de Madagascar. Parfois la ligne droite franchie des zones d’arbustes, puis d’arbres, puis rien d’autre que des broussailles, puis des vallons, un plateau… L’immensité des étendues est incroyable. On prend conscience que c’est un continent que l’on traverse, pas juste un pays. La familiarité avec la façon dont on se représente le far west américain est évidente.
C’est très rassurant de faire l’expérience des grands espaces. Pas parce que selon un cliché tenace « on se sent libre », mais parce que cela fait du bien de constater qu’il y a encore de par le monde de grandes étendues libres de toute trace humaine, comme au Serengeti en Tanzanie. Ou plus exactement libres d’urbanisation car, lorsqu’on regarde une carte détaillée de l’Australie, on voit beaucoup de points qui sont des parcelles familiales ou des réserves aborigènes. C’est finalement plus habité que l’impression que l’on peut en avoir même si la densité est incroyablement faible (le Territoire du Nord est grand comme deux fois la France mais seulement peuplé de 1% des australiens !). On a du mal à imaginer comment font des familles aussi isolées pour vivre. Ne serait-ce que pour la scolarisation des enfants ou pour les courses. Ils vivent sans doute en semi-autarcie et font des provisions gargantuesques lorsqu’ils vont au supermarché (les conditionnements ici sont énormes, nous n’avions jamais vu ça !). Sans compter que dans les coins reculés, tout est beaucoup plus cher (le prix de l’essence double presque par exemple).
Bref, on se pose tout plein de questions pendant que l’on roule pendant des heures en écoutant nos compiles CD spéciales road trip. On a parfois l’impression d’être en safari tant l’on voit d’animaux : iguanes, autruches, perroquets, oiseaux divers et variés, dingo, rapaces, chevaux sauvages, dromadaires (importés d’Afghanistan au XIXe siècle pour explorer le bush)…
Nous faisons route vers le canyon et les gorges les plus spectaculaires de l’outback : King Canyon – Watarrka National Park (la politique du double nom date de 1993, le nom aborigène suivait alors le nom anglais. Depuis fin 2002, l’appellation officielle fait précéder le nom aborigène. Les aborigènes sont légalement propriétaires des Parcs nationaux qu’ils louent à l’État… particulier comme concept pour nous qui sommes habitués à ce qu’un Parc national appartienne… à la Nation.).
Dans le Parc, la seule possibilité d’hébergement est un resort en pleine nature faisant office à la fois d’hôtel, de camping, de motel, d’échoppe, de piscine, de station-service, de restau, et d’AJ YHA, par chance pour nous ! C’est inhabituel pour nous ce type de structure. On aime bien. C’est en pleine nature et très bien pensé en terme de conception et d’inscription dans le paysage, une constance que nous retrouverons dans les autres Parcs naturels où les aménagements sont conçus avec une grande intelligence paysagère et une nette volonté de faible impact écologique.
Nous partons faire notre première balade au sunset, la lumière est magnifique. Le creek walk (chemin du ruisseau) offre une vue d’en bas sur les falaises du canyon.
L’air embaume une odeur délicieuse qui ressemble au romarin. Des panneaux explicatifs nous racontent la formation du canyon, il y a 440 millions d’années, à partir de dunes solidifiées d’un désert de sable, de brèches et d’éboulements liés à l’érosion. On apprend aussi à reconnaître les cacas de kangourous (gros et carrés) et ceux des wallabies (petits et ovales) ! Et bien sûr, on voit tout plein d’oiseaux au grand bonheur de mon photographe animalier de chéri !
En rentrant, nous découvrons le resort éclairé aux néons jaunes, cela créé une ambiance particulière très esthétique (c’est peut-être pour éloigner les insectes car nous retrouverons ça partout par la suite). Nous avons la bonne surprise d’être seuls encore une fois dans la chambre. Cerise sur le gâteau, nous avons un lit double ! On se couche avec une nuit incroyablement claire et un ciel magnifiquement étoilé.
Le lendemain matin, nous partons pour la grande randonnée du Parc : le chemin des crêtes. Le sentier traverse des paysages très variés.
Ça commence par une grimpette, puis on longe des formations rocheuses magnifiques, des fossiles de reliefs lacustres de l’époque préhistorique, des oasis pleines de fougères préhistoriques vieilles de 400 ans (les MacDonnell Ranges Cycad), des plateaux, des dômes de grès… Lorsqu’on arrive aux crêtes, les falaises à pic sont spectaculaires !
Prochaine étape, Uluru, le gros cailloux rouge !
[itineraire_plot_stw zoom=4 center=KC]Kings Canyon[/itineraire_plot_stw]
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impressionnant king’s canyon ! Oh ! J’ai trop aimé vous voir en photos ! Bisous !!!
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En jaune et en bleu :)
Les ailes dans le dos ils nous font voyager de territoire en territoire…
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Mince, j’ai pas tilté là :(
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Cf. 4e lot de photos du post ci-dessus.
Ok, ok, je sors…
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Allez file ! Prends ton vélo et va te cacher dans la forêt ! :-)
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Et ça va continuer les photos de nous… nous en faisons tout le temps en ce moment !
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un petit coucou a tous les deux, j’aime particulièrement Cécile faisant l’andouille dans un sublime canyon. Des bises Philoooo
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Un peu de teasing… les prochaines photos d’andouille, c’est Benjamin en haut d’une montagne aux Flinders Ranges…