L’Arizona derrière nous, nous roulons vers l’Utah et un nouveau paysage mythique, la Monument Valley.
De paradis géologiques en paradis géologiques, nous traversons maintenant des étendues où les collisions tectoniques semblent visibles. D’immenses « plaques » terrestres décollent vers le ciel comme surgies des tréfonds. Plus loin sur notre route, les buttes rocheuses commencent à se succéder annonçant celles, si caractéristiques, de la Monument Valley.
Lorsque nous arrivons sur le site, nous reconnaissons tout de suite les paysages familiers des westerns avec John Wayne. Il a tourné dans ce territoire Navajo de nombreux films. On voit très bien les formations rocheuses depuis la route mais pour s’approcher plus, il faut entrer dans le Parc (qui n’est pas un Parc national mais un monument géré par les indiens) via une piste particulièrement défoncée.
Nous faisons quelques miles avec Titine mais, une fois n’est pas coutume, nous ne sommes guère emballés. La lumière n’est pas avec nous, c’est peut-être ça. On trouve l’ensemble plus intéressant de loin, c’est-à-dire depuis la route, que de près. Comme nous dormons à proximité, nous faisons deux autres tentatives d’approche mais rien n’y fait, ce site ne nous émerveille pas.
Après une nuit au milieu de nulle part, dans une sorte de petit ranch rustique, nous prenons la route pour Moab, notre prochaine étape. Le plus long stop du road trip puisque nous allons y passer 4 nuits.
En chemin, nous passons tout près de la jonction en angle droit des états de l’Arizona, de l’Utah, du Colorado et du Nouveau Mexique. Nous déjeunons en terrasse d’un petit restaurant entourés de colibris ! L’endroit est charmant, la nourriture délicieuse et les colibris vraiment pas farouches, un régal !
Arrivés à Moab, nous découvrons notre immense chambre. Il y a la piscine en bord de route comme il se doit, la collection de serviettes de toilette, l’écran plat et tous les autres classiques de motel mais cette fois-ci, le top, ce sont deux gros fauteuils-relax bien affreux mais archi confortables ! La ville nous plaît bien. De jour, on contemple les montagnes ocres environnantes alors que de nuit, comme dans beaucoup d’autres villes américaines, l’absence d’éclairage urbain plonge tout dans une obscurité noire. En terme de protection environnementale, c’est le top : la non pollution lumineuse augmente la visibilité des étoiles et n’interfère ainsi pas dans la migration des oiseaux qui s’orientent aux étoiles. Seules les enseignes lumineuses des restaurants et autres commerces viennent réchauffer la nuit de couleurs pétantes.
Moab est bien plus vivante et animée que beaucoup d’autres villes où nous avons fait étape, c’est parfait car nous allons y passer beaucoup de temps… en raison de la pluie ! Nous sommes passés entre les gouttes jusqu’à maintenant, le mauvais temps ne nous a jamais empêché de faire une excursion mais là, il va vraiment nous contraindre à revoir notre programme.
Heureusement que nous avons vu une grosse partie de Canyonlands NP avant d’arriver sur Moab, sous un ciel bleu et un soleil de plomb. The Needles, la partie basse du Parc, où l’on sillonne la vallée, nous a vraiment enthousiasmé. Énorme coup de cœur même. C’est la première fois que l’on ressent vraiment la puissance des grands espaces américains. Le Parc est désert, rien que ça, ça change tout. On est tout seul face aux étendues immenses. La lumière est sublime. On se balade entre peintures pariétales amérindiennes, refuges de cow boys dans des grottes et chemins de crêtes.
Nous découvrirons la partie haute du Parc, Island in the sky, les jours suivants sous une lumière nettement moins favorable. C’est dommage car du haut du plateau, l’horizon à perte de vue sur les canyons est assez époustouflant. Quelques éclaircies apparaissent ici où là mais le temps est trop menaçant pour nous lancer dans les randonnées que nous pensions faire.
Le surlendemain, c’est au Parc national de Arches, qui rassemble 2 500 arches, que nous devons renoncer. La pluie s’installe pour la journée. Nous en profitons pour travailler sur nos ordis et avancer sur nos posts. Le jour suivant, la pluie s’est calmée mais il fait toujours moche. Nous ne faisons donc qu’une petite incursion rapide dans le Parc.
On aperçoit malgré tout des arches mais le site est très fréquenté ce qui ne nous pousse guère à l’explorer davantage. Nous verrons tout de même d’étonnantes dunes de sable pétrifiées. Pas mal !
De :
Même sans la bonne lumière au rendez-vous, vos photos sont superbes. Je vais être jaloux…
Biz
Ju