Bon… Naples est à la hauteur de sa réputation : chaotique et plutôt sale même si en ce moment, il n’y a aucune grève d’éboueurs. Dangereuse, on ne sait pas. Notre hôtel est super bien situé, près de la mer, face au château fort. On fait gaffe, on ne se sent pas en insécurité. Mais la municipalité édite et distribue une brochure sur les meilleures façons d’éviter les agressions tout de même…
Faut dire que la ville prend parfois des allures de vraie cour des miracles… des tronches pas possibles partout, des scènes cocasses, des commerces de bouche dans leur jus d’inauguration il y a quelques décennies. Une patine certaine, un bordel certain… mais une hostilité générale aussi… pas exactement l’Italie pour moi…
Clairement, ce n’est pas le coup de foudre mais on s’y balade malgré tout avec plaisir même dans le quartier espagnol, qui se trouve juste derrière notre hôtel et dont le réceptionniste, dès notre arrivée, nous a déconseillé d’aller. Ambiance particulière tout de même, surtout lorsqu’on voit un cercueil rentrer dans une maison au milieu d’un attroupement beaucoup trop grand pour n’être constitué que de proches…
Le centre historique, ponctué d’églises, est quand à lui tranquille mais débordant de stands touristiques qui défigurent un peu l’ensemble. Comme toujours, il faut savoir s’éloigner des principaux axes de circulation pour retrouver un peu de calme.
Ce qui est particulier à Naples c’est sans doute son côté décati. Beaucoup de palais somptueux sont très mal entretenus. Il s’en dégage un certain charme, comme tout patrimoine à moitié à l’abandon (on pense à Cuba), mais c’est tout de même un peu triste.
Sa topographie par contre est exceptionnelle : la baie, le Vésuve, les collines… On est monté en funiculaire sur les hauteurs de la ville, c’était très agréable. On y a découvert une Naples beaucoup plus tranquille, plus privilégiée cela va sans dire. Dans le quartier de Vomero, la profusion de villas début de siècle, dont on ne sait pas trop si elles sont abandonnées ou non, accrochées à la colline dessine une composition vraiment splendide. Et à Posillipo, c’est carrément exceptionnel : des villas entourées de jardins tombant dans, la mer, c’est magnifique.
Il y a aussi dans la ville quelques grands restes de l’architecture fasciste, des ministères, la poste centrale… Histoire affreuse, architecture grandiose…
Une arancini et une glace au Nutella plus tard, on consacre une journée au patrimoine culturel de Naples : le magnifique Musée de minéralogie (mon péché mignon), où une salle entière est consacrée au Vésuve ; le vénérable Musée d’Archéologie, et ses trésors sur Pompéi et Herculanum et le Madre, le musée d’art contemporain aménagé par Alvaro Siza, qui, à coté d’oeuvres de Richard Serra ou d’Anish Kapoor, possède une installation surprenante et réjouissante de Giuseppe Penone.
Demain, nous partons en bateau vers la côte amalfitaine !
[itineraire_plot_stw zoom=9 center=Napoli]Napoli[/itineraire_plot_stw]