Jan 02

Varanasi (Bénarès), dernière étape en Inde

par dans Inde

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Nous quittons Chandigarh aux aurores (6h15 !) pour prendre notre train pour Delhi où nous apprenons que… ouf, nos deux places pour Varanasi sont confirmées !

Nous descendons du train à 23h mais il nous reste encore 17km à parcourir pour rejoindre la vieille ville puis au moins 15mn de marche car la circulation y est interdite. J’ai un lumbago depuis 2 jours et donc le dos en bouilli après ces 17h de trajet. Même si Chandigarh nous a ravi, et que je suis heureuse à l’idée de découvrir le Gange et la ville sacrée de Bénarès, l’Inde malgré tout, j’en ai plein l’dos ! Nous avons tous les deux hâte que ça se termine (cf. Avis à chaud, le post de Benjamin).

Par chance, malgré l’heure tardive, nous trouvons tout de suite un taxi (non officiel, mais on s’en fiche). Une fois n’est pas coutume, le monsieur est très gentil et en plus… sa voiture, c’est une Ambassador ! Ces jolies voitures blanches toutes en rondeurs des officiels des années 60. En plus d’être belle, elle est très confortable.

On stresse quand même un peu parce qu’on nous dit que le chemin à pied vers la guesthouse est impraticable de nuit. A cela s’ajoute l’avertissement de notre Rough guide : la ville n’est pas très sûre après 22h. Et, comme si cela ne suffisait pas, on se souvient que des proches, à Paris, nous ont mis en garde contre les chiens, habitués à la chair humaine, qui attaquent les mollets des passants… nice ! On doit appeler le proprio de la guesthouse pour qu’il vienne nous chercher mais ni le téléphone de Benjamin, ni le mien n’autorisent les appels depuis plusieurs jours. Au final on se débrouille et Ravi, un petit bonhomme souriant que le patron a sorti de son sommeil, vient nous récupérer. On le suit au pas de course dans un parcours invraisemblable de ruelles désertes. Dès que l’on croise un chien, je sursaute mais tout se passe bien.

L’arrivée face au Gange est fantasmagorique. Il est minuit, la brume est dense, les lumières dorées percent à peine. On nous mène à notre chambre, la dernière de l’hôtel disponible. Elle est spartiate mais au dernier étage avec pour elle seule, une terrasse à 360° d’au moins 200 mètres carrés. C’est sublime ! Aussi beau que dans un plan filmé par un réalisateur et un chef opérateur qui auraient investi des jours de travail à obtenir ce résultat. On a du mal à aller se coucher ce soir là, on est fascinés. On ne voit pourtant pas grand chose mais on devine la courbe du Gange, sa rive sableuse en face, le ghât sous nos pieds, les incantations lascives de quelques hommes solitaires, et puis les flammes des buchers d’incinérations du ghât juste à côté.

Le lendemain, cette magie se poursuit lorsqu’on traverse les faisceaux lumineux tombant à pic dans les ruelles labyrinthiques de la ville, une des plus anciennes au monde.

Des convois funéraires, constitués d’hommes portant sur des lits de bambous des corps recouverts de tissus et de fleurs suivis de quelques membres de la famille, nous frôlent au pas de course en récitant des mantras. Ils rejoignent le ghât des crémations d’où les flammes sortent sans discontinuer jours et nuits. Les crémations sont à l’image du pays : aucune intimité n’y est prévue pour le recueillement des familles. Après l’immersion rituelle dans le Gange, le défunt est déposé sur l’un des nombreux bûchers devant une foule mêlant les intimes, des badauds et des touristes aux yeux écarquillés. De la centaine de ghâts que compte la ville, c’est celui où se presse le plus de monde.

Un an après le décès de ma mère, c’était symboliquement important pour moi, d’être le 29 décembre dans cette ville, dans cette ambiance. Je sais que l’Inde l’avait fait rêver un temps.

J’imaginais que cette étape serait la plus dure mais non. Bénarès est belle, paisible et majestueuse. Les yogis méditent en position du lotus, les buffles ici sont sublimes, ils ressemblent à des yacks. En fin d’après-midi le ciel se remplit de cerfs-volants et de jeunes joueurs de cricket envahissent les ghâts. En début de soirée le Gange s’illumine de bougies qui dérivent en aval. La vie et la mort cohabitent et, en Inde, c’est dans l’ordre naturel des choses.

Les photos sont ici !

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5 Commentaires sur “Varanasi (Bénarès), dernière étape en Inde”

  1. De :

    Très jolies ces dernières photos d’Indes.
    J’aime beaucoup la chèvre en chemise ;)

    Posté le 4 janvier 2012 à 16:53 #
  2. De :

    Elle sont tout simplement magnifiques vos photos !
    Aaah que ça donne envie de voyager…
    (Bonne année au fait, je vous l’ai souhaité ou pas ? Je ne sais plus)

    Gros bisous :)

    Posté le 22 janvier 2012 à 03:49 #
    • De :

      Merci bellissima !
      Et bonne année à toi aussi ! Préviens-nous dès que ton prochain Karambolage sera en ligne, il nous tarde !
      Bisous

      Posté le 22 janvier 2012 à 05:31 #
  3. De :

    Excellent billet et très belles photos

    Posté le 2 janvier 2014 à 10:47 #
    • De :

      Merci ;-)

      Posté le 2 janvier 2014 à 12:27 #

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