Quelques lignes qui donnent la (dé)mesure du toit du monde…
Dans Tragédie à l’Everest de Jon Krakauer (l’auteur d’Into the wild), le narrateur, Jon Krakauer lui-même, entreprend, en 1996, l’ascension de l’Everest, expédition qui s’avérera tragique :
« Ayant deux heures à passer dans le vol 311 de la compagnie Thaï Air entre Bangkok et Katmandou, je quittai mon siège pour me diriger vers l’arrière de l’avion. Je m’accroupis près des toilettes, à tribord, pour regarder par un petit hublot placé à mi-hauteur dans l’espoir d’apercevoir des montagnes. Je ne fus pas déçu. La chaîne de l’Himalaya dentelait l’horizon. Penché au-dessus d’un sac-poubelle rempli de boîtes de soda et de reliefs de repas, je demeurai fasciné près de ce hublot pendant tout le vol, le visage collé au Plexiglas froid.
Je reconnus aussitôt l’énorme masse évasée du Kanchenjunga, la troisième montagne au monde, qui s’élève à 8586 mètres au-dessus du niveau de la mer. Quinze minutes plus tard apparut le Malaku, le cinquième sommet mondial, et finalement -impossible à manquer- l’Everest lui-même. La pointe du sommet, noire comme de l’encre, ressortait avec netteté au-dessus des arêtes. Elle déchirait la traînée de cristaux de glace que l’avion laissait derrière lui, vers l’est, comme un long foulard de soie. En regardant le ciel de ce côté-là, il m’apparut que le sommet de l’Everest était à la même hauteur que l’avion. L’idée que je me préparais à grimper à l’altitude de croisière d’un Airbus A-300 me frappa à ce moment comme quelque chose de grotesque, ou pire. Je sentis mes mains devenir moites. »
De :
C’est très agréable de voyager avec vous dans cette partie du mondequi m’est inconnue. Votre enthousiasme est communicatif. J’attends la suite.
Bonne année quand allez-vous rentrer?
De :
Merci !
Nous rentrons dans 8 mois ;-)